Voyager au Vietnam en auto-stop
- Sara-Kenza Khanfir
- 12 juin 2023
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 1 août 2023
Des aventures inattendues et des rencontres authentiques

En quête de nouveauté, d'excitation et d'un brin d'aventure, j'ai décidé de me lancer dans le monde du stop pour la toute première fois la semaine dernière ! C'était comme si une étincelle de curiosité s'était enflammée en moi.
Tout a commencé à l'auberge à Hoi An, où j'ai rencontré Zeta, une voyageuse anglaise avec qui j'ai partagé mon désir de tenter l'expérience du stop. Elle a trouvé cela courageux et de façon spontanée, elle a décidé de se joindre à moi dans cette aventure aussi excitante qu'imprévisible.
Nous voilà embarquées dans cette aventure, prêtes à laisser le hasard guider nos pas.
La première étape consistait à demander à la réceptionniste de l'auberge d'écrire en vietnamien sur un papier : "Faire du stop jusqu'à Da Nang - Sans argent". Malgré ses moqueries amusées, je récupère le précieux papier, les yeux pétillants de détermination et de confiance en moi.
Avant de partir, j'ai acheté un kilo de mangoustan, une découverte récente incroyable de ce fruit exquis. Ils deviendraient notre encas pour la route que nous partagerions avec ceux qui auraient la gentillesse de nous accueillir dans leur véhicule.
Notre attente fut de courte durée. En à peine 20 minutes, une famille a généreusement accepté de nous embarquer sur la route principale en direction de Da Nang. Cependant, il y avait un petit défi à relever : l'enfant de trois ans assis à l'arrière ne semblait pas tout à fait convaincu de notre présence. Il agrippait fermement ses précieux jouets, comme s'il craignait qu'on ne les lui dérobe en plein trajet ! Mais je pense qu’à la fin j’ai réussi à lui montrer que nous étions des compagnons de route dignes de confiance.
Une fois sur la route principale, et débordante d'enthousiasme et d'optimisme, j’ai été agréablement surprise de voir une voiture s'arrêter après seulement 10 minutes. À bord se trouvaient un père et son fils, avec des sourires aussi grands que leur générosité. Dès que nous avons grimpé à bord, ils ont insisté pour connaître l'adresse précise de notre auberge afin de nous y déposer. Leur gentillesse touchante a fait vibrer mon cœur. Et pour couronner le tout, pendant tout le trajet, ils nous ont fait découvrir la musique classique vietnamienne, ajoutant ainsi un charme et une authenticité qui donnait l'impression d'être dans un film.
Une fois arrivées à Da Nang, nous nous sommes rapidement rendu compte que notre aventure n'était pas prête de s'arrêter.
Alors que nous étions installées à l'auberge, nous avons découvert, avec une légère déception, que la plage se trouvait à plus d'une heure de marche… Et d’un coup, comme si nos pensées étaient connectées, l'idée a surgit simultanément dans nos esprits : "Faire du Stop !". Un sourire complice s'est alors dessiné sur nos visages, car nous savions que cette nouvelle étape allait nous réserver encore plus de surprises et d'aventures. Avec une détermination renouvelée, nous nous sommes préparées à relever ce nouveau défi, impatientes de voir quelles rencontres et quels moments mémorables nous attendaient sur notre chemin vers la plage.

Une fois arrivées à la plage, nous avons été impressionnées par la beauté des paysages et soulagées de constater qu'elle n'était pas envahie par les touristes. Cependant, notre attention a été rapidement captée par un groupe de femmes vietnamiennes qui se tenaient en cercle, s'amusant et riant de tout leur cœur. Leurs rires étaient tellement contagieux que je me suis sentie attirée par leur énergie positive.
Curieuses et intriguées, nous avons décidé de nous approcher d'elles. Malgré la barrière de la langue, nous avons timidement demandé si nous pouvions nous joindre à leur jeu. Leurs visages se sont illuminés d'une joie sincère et elles ont accueilli notre présence avec une chaleur indescriptible.
Au fil des heures passées ensemble, nous avons partagé des moments de complicité et d'amitié. Elles nous ont appris quelques mots vietnamiens, et nous avons essayé de prononcer ces mots avec maladresse, ce qui a déclenché des rires encore plus contagieux.

En fin de journée, nous avons dû nous quitter, mais nos cœurs étaient remplis de gratitude et de bonheur. Même si nous ne nous connaissions que depuis quelques heures, je sais que cette rencontre restera gravée dans ma mémoire comme un moment précieux.
Il n'est pas nécessaire de parler la même langue pour se comprendre et se connecter avec les autres. Parfois, les émotions et les gestes sont suffisants pour créer des liens profonds et partager des moments inoubliables.
Le soir même, j'ai eu l'occasion de donner mon tout premier cours d'anglais. Pendant cette séance, j'ai pris conscience du chemin parcouru pour en arriver là. Il y a à peine deux ans, je manquais terriblement de confiance en moi quant à mes compétences en anglais. J'ai appris seule, guidée par la volonté de voyager et de rencontrer des personnes du monde entier. L'anglais m'a ouvert de nombreuses portes et m'a offert de multiples opportunités.
Souvent, la barrière de la langue freine les personnes qui souhaitent voyager seules. On me dit souvent que je suis "chanceuse" de parler anglais. Mais la chance se provoque, et je peux affirmer que ce n'est pas une question de chance, mais de nombreuses heures passées à pratiquer, écrire, lire et écouter des podcasts et des livres audio. Personne ne viendra vous forcer ou vous tenir la main pour réaliser vos rêves. Si vous voulez réellement les concrétiser, vous aurez l'envie, le courage et la persévérance nécessaires. C'est la passion qui vous guidera.
Cette expérience d'enseignement a été une véritable immersion dans la culture vietnamienne. J'ai pu en apprendre davantage sur les coutumes et les traditions qui animent ce pays. Les Vietnamiens se sont révélés curieux, patients et incroyablement généreux. Leur hospitalité m'a touché, et j'ai ressenti qu'ils feraient tout pour que mon séjour au Vietnam soit inoubliable.
J'ai été ébloui par la diversité des plats et des types de nouilles présents dans chaque région du pays. Chaque ville a son plat traditionnel qui lui est propre, et j'ai eu la chance de les déguster et de les savourer avec émerveillement.
Grâce à mes échanges avec les locaux, j'ai également appris plusieurs mots vietnamiens qui ont enrichi ma communication et ma compréhension de leur langue. Et qui aurait cru que ma playlist serait désormais agrémentée de musiques vietnamiennes ? C'est là toute la magie de l'échange interculturel.
D’ailleurs, ce qui rend cette expérience si spéciale, c'est la réciprocité des apprentissages. J'ai senti que les Vietnamiens m'ont apporté bien plus que ce que je leur ai donné. Leur générosité et leur désir de partager leur culture m'ont profondément touché. Cette expérience d'enseignement m'a permis de tisser des liens précieux avec les locaux et de créer des souvenirs qui resteront à jamais gravés dans mon cœur.
Le véritable trésor d'un voyage réside dans ces rencontres uniques et la capacité à embrasser l'altérité. Bien que j’adore rencontrer d'autres voyageurs, je remarque que nous avons beaucoup de points communs, ce qui peut finalement nous rapprocher sur de nombreux aspects. Cependant, avec les locaux en Asie, c'est une toute autre histoire. Leurs coutumes, leurs rituels et leur mode de vie sont à la fois différents et fascinants. C'est dans ces moments-là que j'ai l'impression de réellement apprendre. C'est en découvrant de nouvelles traditions, en goûtant des saveurs inconnues, en écoutant des histoires captivantes et en partageant des moments de vie avec les habitants locaux que je me sens réellement connecté au monde qui m'entoure.
Toutes ces rencontres ont nourri mon esprit d'aventure et renforcé ma conviction que la diversité est un trésor à préserver et à célébrer.
Bonus
Mes trois étapes pour faire du stop :
Positionnez-vous sur la grande route menant à votre destination.
Exprimez clairement que vous ne paierez pas pour le trajet.
Soyez patient, souriant et amusez-vous !
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